vendredi 10 septembre 2010

35 rhums ? Qu'un seul tienne et les autres suivront.

Après la fin de la saison 1 et un intermède estival que j'estime bien mérité et durant lequel j'ai réappris le sens de phrases comme "je suis en pleine forme", "j'ai bien dormi", "mmm, c'est bon", "tiens, et si je ne faisais rien" etc., il est donc grand temps d'entamer la saison 2 du blog cool.
Comme il se doit, je vous rappelle les épisodes précédents : en attendant de ne plus être obligée de m'ennuyer au travail, je m'amusais à lire des blog cools, puis à écrire des posts sur mon propre blog cool.
Et maintenant, voici venu le temps des rires et des chants où je ne suis plus obligée de m'ennuyer au travail. Je déclare donc ouverte la saison 2 : "Quand le champ des possibles a dissout toutes les frontières" (en anglais : "Ze Fucking Dead Boundaries").

Tout commence le matin, je me lève, une tasse de café et quelques biscuits au sésame (après avoir fait pipi), j'ouvre les volets de ma chambre et contemple Fourvières et les pentes de la Croix-Rousse, découpant les nuages lumineux d'une matinée radieuse, amen.



Ensuite, je lis. Pendant des heures. Et au fond, rien que cette idée suffit à me combler. Bon, je sais, je vous nargue. Mais bon, imaginez qu'on me choisisse pour un "Vis ma vie", ça serait quand même un véritable défi à la production de télé réalité : comment faire monter le suspens ? Comment maintenir un audimat (c'est comme ça qu'ils appellent les gens qui regardent la télévision) ? Comment faire naître angoisse et euphorie sur le visage du candidat qui devra vivre ma vie (et imaginons qu'il soit garçon de plage en Martinique et que pendant qu'il lit entre 4 et 6 heures par jour dans mon lit, moi j'installe et je sers des cocktails à des corps blancs, vieux et flasques venus chercher la terre promise d'une retraite au soleil à moins de 800€ tout compris) ? Evidemment, je pourrai vous parler de mes lectures, me saisir du micro pour énoncer des opinions et des théories au sujet de tel ou tel auteur et de son écriture, mais que t'importe... Un voyage ne se raconte pas. Alors pour aujourd'hui, je citerai juste Putain de Nelly Arcan et Cendrillon de Eric Reinhardt.


Et puis, je regarde des films. Par exemple, j'ai découvert deux très chouettes personnages de filles, qui jouent au foot, qui baissent souvent les yeux mais jamais de honte juste de pudeur, qui porte des sweat et des converse, qui jettent l'aspirateur et partent en claquant la porte, qui haussent les épaules quand on leur dit qu'elles sont fragiles parce que dire qu'un nuage est un arbre ne mérite même pas de réponse, qui pleurent de rage, qui aiment très fort avec volonté et détermination sans avoir besoin de raccourcir leur jupe ou d'écarter les jambes pour le montrer, et ce qu'il y a de vraiment chouette avec ces filles (ne vous méprenez pas, je ne vous raconte pas tout ça pour me justifier d'avoir acheter des Van's), ce qu'il y a de chouette, c'est les garçons qui tombent amoureux d'elles, et qui montrent des visages plein de vieilles douleurs et de nouvelles envies, des voix qui trébuchent et qui montent pour surmonter l'émotion sans la cacher, qui ont envie de faire des trucs dingues tellement ils sont contents d'être avec les filles chouettes, alors ils se jettent dans le canal de l'Ourcq comme ça tout habillés, ou bien ils exhortent tous les gens du bus à s'inventer leur propre prénom pour ne pas se contenter de celui qu'on leur a assigné à la naissance, enfin bref, des types vraiment chouettes et touchants. Enfin je veux dire que ça fait du bien de voir au cinéma des femmes qui ne sont pas des enveloppes corporelles téléguidées et des types qui ne sont pas... des enveloppes corporelles téléguidées. Je veux dire qu'il serait quand même temps de comprendre que la libération de la femme ne peut que être aussi celle de l'homme. Na. (Et oui, ce n'est pas parce que mes neurones ne sont plus absorbées par le paramétrage des critères de vente en fonction du profil de l'investisseur qu'elles vont s'arrêter de faire de l'écume...)


Et j'écris aussi. Il est notamment question d'une femme, un genre de Jacques Mesrine mais qui au lieu de faire de la criminalité, ferait du commerce international. Enfin, je bois des tisanes, je mange des légumes, je suis allée à la piscine hier avec Gazoline (mais finalement on a bu des bières) (une sombre histoire d'horaires d'été) (mais le bar était chouette, il s'appelle le Fennec et il était rempli de types qui fêtaient l'Aïd en buvant de la limonade) (et nous on hurlait des théories sur la vie et la sexualité en buvant des tas de bières) (on a eu une tournée gratuite) (en fait quand le gouvernement organise des grands colloques sur le thème de l'intégration, ça me fait penser à une réunion de gens qui se demandent si la terre est ronde) (je voudrai bien m'intéresser à la politique mais j'aimerai bien qu'ils fassent un effort pour arrêter la métaphysique, j'y comprends rien).


Ah oui, et puis un jour je penserai à avoir un métier à nouveau.

Mais pas tout de suite...