mardi 29 novembre 2011

Noble Art

Gazoline m'a convertie au.video-game.
Cette nouvelle addiction a désormais envahi ma vie qui ne sera dorénavant plus que lutte virtuelle, dépassement de moi-même, escalade de scores.

J'ai déjà gagné deux parties de solitaire hier soir. Replay.

mercredi 23 novembre 2011

How do you know

Hier, j'ai vu "Mrs Muir and the ghost" de Joseph L. Mankiewicz. Je sais dorénavant ce qu'il me reste à faire : trouver une maison hantée au bord de la mer.

Et une bonne et un enfant (mais je suis prête à faire des concessions sur ces deux derniers points) (d'autant plus que, perso, si ma fille se permettait de faire du gringue à mon fantôme, il est clair que je l'empalerais sur le champ) (et même punition pour la pimbêche du Mirage de la vie de Sirk) (c'est bizarre tout de même ce fantasme de se taper sa belle-fille qu'avaient les cinéastes américains de ces années-là ) (Faut dire qu'à l'époque ils n'avaient pas la rubrique [step dad] sur Xhamster pour se détendre)

samedi 19 novembre 2011

Imitation of life

Aujourd'hui, je vais voir des gens pour la première fois depuis 5 jours.

J'espère que je vais me souvenir de comment on fait.

vendredi 18 novembre 2011

Alerte à Mamy Blue

J'envisage sérieusement de me mettre au tricot.
Je prévois de faire du chou farci pour samedi.
Mais pire encore : j'ai trouvé Bernard Pivot CHARMANT (ce sont mes mots).


Il y a un truc qui cloche. Je vais recompter mes points retraite.

mardi 15 novembre 2011

She's got the drunk

Le problème quand on passe l'après-midi sur Marguerite Duras (enfin, assez rapidement, c'est elle qui est passée sur moi)(question de volume), c'est l'impossibilité de ne pas s'ouvrir une bière en rentrant chez soi le soir.

mercredi 9 novembre 2011

Carottes, Fenouil et Morues

Il est certain que ne plus écrire depuis des lustres dans le blog cool révèle une indubitable cruauté de ma part. Et oui. Plus de blog cool et hop ! Evaporation du lecteur fictif. Et vu la fourmillière insatiable que vous étiez, je mérite au moins le tribunal de La Haye.



Que voulez-vous ? J'ai une vie trop remplie, je vous l'ai déjà dit. Je suis couchée à 20h30 tous les soirs, je n'ai même plus le temps de boire de la bière, c'est dire si je m'la donne. Ecoutez, c'est inutile de tirer la gueule, de toute façon, je ne marche pas au chantage existentiel. J'ai des projets, moi, de l'ambition à revendre. Je prévois d'être bilingue à la fin du mois, c'est dire, et ce n'est pas tout, il me faut faire un ouvrage digne de ce nom avec ce gros magma de potentiels que constitue mon fameux tapuscrit. Et oui. Y'a de quoi faire des choix draconiens (par exemple, ce midi, je renonce au pot au feu, je me fais des pâtes)(et demain matin il faut que je choisisse entre piscine ou serpillière)(comment voulez-vous que je trouve une minute pour venir divaguer ici ?).

Non, et puis bon, franchement, faites comme moi. Lisez des livres, y'a de quoi bien se bidonner, je vous assure, ça vous pète à la gueule au détour d'une page, c'est à vous rendre fou, il y a des fois où faut que je m'attache pour pas sortir dans la rue déclamer du Céline Minard afin que les gens se rendent compte enfin qu'attendre ce bus n'a rien de réel, en tout cas, pas plus que les lutins qui chassent les rats et la bécasse au bord du canal (c'est à deux pas de mon immeuble, je suis étonnée d'être la seule à m'en être rendue compte). D'après mon ostéo (j'ai fait l'acquisition d'une ostéo pas plus tard qu'hier), je suis fatiguée. A ces mots, le courant électrique s'est interrompu dans tout le quartier. Elle a fini de me malaxer dans le noir; über-cool. Je crois que les lutins champenois m'ont à la bonne.


Il me semble que c'est le bon moment pour enfin faire mon retour sur la rentrée littéraire 2011 (enfin, oui, je sais, vous l'attendiez comme le peuple lybien la chute de Mouamar)(je sors). Et bien figurez-vous que je suis contente. C'est ma première rentrée littéraire et je suis contente. Y'a plein de gonzesses qui déchirent grave, que je voudrai que ce soit mes copines, on pourrait trop se bidonner avec celles que j'ai déjà (j'ai rien contre les copains)(j'aime bien me bidonner avec mes copines, voilà tout)('n'avez qu'à aller écrire nos noms dans la neige pendant ce temps-là).
Alors, je vous dis comme ça, en vrac, ma dream team : Céline Minard (bon, ouais, c'est carrément la grande prêtresse, elle, c'est tout, c'est comme ça, elle est touchée par la grâce, qu'est ce que vous voulez que je vous dise, hein ? J'y peux rien, y'a rien à y faire, reste plus qu'à se rouler entre ses pages), Laura Kasishcke (tout, c'est de la balle, elle t'emmène n'importe où, t'as pas le temps de t'en rendre compte que tout à coup, tu te mets à tirer sur des lynxs et à brûler ton fauteuil Voltaire que ça te paraît normal, flippant), Véronique Bizot (Mon Couronnement, ça me fait trop bidonner, y'a un évêque surfer dedans mais surtout c'est l'histoire d'un vieil autiste, et moi, les vieux en pantoufle qui veulent plus parler à personne, ça m'euphorise)(mais elle, elle te fait bidonner avec un plat de lentilles, ou une visite à la ferme du coin, ou une séance à la piscine municipale, enfin bref, avec les trucs les moins bidonnants du monde, avec cette vie à la campagne qui pousse les jeunes filles à venir se prostituer sur les trottoirs de Los Angeles, c'est dire, si à la base, y'a pas de quoi se bidonner)(ben, elle le fait), Maylis de Kerangal qui est actuellement en train de m'apprendre à construire un pont, über cool.



Bon pis sinon, j'ai une vie, une vraie, on se fait des salons littéraires avec Gazoline, on échange nos recettes de chou, nos tisanes au fenouil, nos adresses de redressement musculaire pour triple mère de famille, bref, la grande vie, on réinvente le dandysme, rien que ça.
Faut dire que Gazoline, elle vit comme une Jillaroo, en plein Texas champenois, elle survit dans sa petite maison dans la colline, vivant des fruits de son potager, affrontant chaque jour que dieu fait, les cow-boys rustres de là-bas qui chassent le manouche et le renard en pick-up, grisés par l'argent d'un pétrole qui pétille au fond des coupes. Pô évident, mais on tient, surtout elle, dures sur l'homme mais correctes, à coeur vaillant rien d'impossible, j'dis pas que d'temps en temps, une ptite lampée de whisky ne nous maintient pas en vie. C'est qu'on a notre Ouest à conquérir, nous, madame, un destin couleur Pacifique qui nous tend les bras à l'autre bout du tunnel.

lundi 12 septembre 2011

L'appel du projet

Je viens d'avoir une vision : une vierge dans une jolie cage à oiseaux, assise à même le sol, un peu abattue (je pense qu'elle s'ennuie), avec un décor type jardin exotique et reliée à une poche à perfusion hors cage, qui l'alimenterait en liquide rose phosphorescent. Il faudrait une boule à facettes aussi.
ça ferait une chouette lampe de chevet.
Mais je sais à peine changer une ampoule, alors, si quelqu'un parmi mes lecteurs fictifs pouvaient se charger de la confection de cet objet fictif, je lui en serai très reconnaissante (je lui prêterai mon badge avec le chihuahua au regard laser).


Est-ce parce que c'est la rentrée ou parce qu'en ce moment, j'erre entre deux eaux, tel un Moïse qui aurait oublié ses mots de passe, mais je ne saurai trouver un moment pour vous parler de la verve de Dorothy car j'ai une quinzaine de livres à lire cette semaine. C'est la première fois que j'ai une liste d'auteurs à mon chevet qui ressemble à la bible d'une série pour adolescentes californiennes (ou rêvant de l'être) : Kathy, Linda, Lydia et Laura (il y a Nick aussi mais je sens qu'il va avoir du mal à faire son trou).


mardi 23 août 2011

Boum.

"Je suis à prendre ou à laisser; ou, comme le veut l'ordre des choses, les deux."
Dorothy Parker, 4 février 1928
Et elle, je vous préviens, vous allez en bouffer.

lundi 25 juillet 2011

Voodoo Country vs New York New York

La vie à la campagne c'est quand même un truc incroyable quand on n'est plus habitué (j'ai grandi à côté d'un troupeau de vaches qui sentaient pas bons)(et y'avait des crottes de chauve souris dans les arbres dans lesquels on grimpait)(les crottes de chauve souris c'est violet, très années 70).
Alors c'est certain, ça prête à la studiosité et à la cuisinerie. A fond. Lecture, écriture et tartes aux légumes à tous les étages. Jusqu'à ce que tout à coup l'accordéon expire et que je me retrouve dans un train pour Paris qui va pas assez vite tellement j'ai über hâte d'aller m'arsouiller le groin avec des citadins qui n'ont pas la moindre idée de ce à quoi ressemble un blaireau en vrai mais qui ont vu la dernière exposition d'art contemporain qui pète ou qui ont rendez vous avec l'ambassadeur Mr Matou-Miâm et les 40 croquettes. C'est du snobisme, oui, je sais, pardon, c'est mal, je réciterais 20 fois les paroles du dernier FP pour me faire pardonner.
Maintenant que le Zappatiste (la cause de mon exil dans les montagnes) est en vacances, on fait des trucs encore plus fous comme aller chez Brico Dépôt (ils ont les plus belles salopettes du monde, je ne sais pas comment les mettre sur ma wish list Amazon mais que les choses soient claires : JE LA VEUX), on traverse les vignes à pieds pour aller à une brocante et on fini assis sur un nid d'araignées (enfin surtout moi, elles m'ont inoculées des tumeurs partout dans les cuisses qui du coup ressemblent à des bouchées à la reine vues du dessus)(c'est con, je voulais passer l'été en short)(j'hésite maintenant car ça risque d'émoustiller tous les campeurs allemands qu'on va croiser), d'araignées donc, en mangeant du pâté ardennais après quoi j'ai forcé le Zappatiste à m'offrir un CD d'Aérosmith parce que "la fille du chanteur, elle est trop belle" (Monsieur le curé, à ces mots, ne se sent plus de joie et m'absous de mon péché de snobisme, amen).
Sinon, faut savoir que je suis prise d'une passion diabolique pour la religion vaudou, c'est la religion la plus cool du monde (y'a quand même une déesse qui s'appelle la grande Brigitte qui est pas loin de ressembler à la Fontaine et à qui faut tout le temps filer du rhum sans quoi elle chope la haine et c'est pas beau à voir, croyez-moi)(elle est maquée avec le Baron samdi)(je vais pas tarder à lancer le journal people des esprits vaudous)(+ quand je serai grande, je serai une mambo)(j'invoquerai l'esprit des araignées tueuses pour défendre mes adeptes)(en échange, ils m'apporteront des Jupiler en offrande. Avec du pâté ardennais.)
Autant dire que le prochain opus de ma grande oeuvre littéraire (atchanaha) sera vaudou ou ne sera pas (j'opte pour la première option même si visiblement les éditeurs ont décidé de m'ignorer)(c'est sûrement pour recevoir le prochain dans les plus brefs délais, j'ai bien compris leur stratégie).
Et sinon, la prochaine fois, je vous raconterai probablement ça (countryside is fun) :




vendredi 22 juillet 2011

Miss Eagle Chief Testickle


Je sens qu'avec ce titre je vais avoir de nouveaux visiteurs (avec la citation de Lady Gaga, j'avais reçu des encouragements très touchants)(un type a cru que j'étais lady Gaga et je lui aurai ainsi quasiment sauvé la vie en ayant des orgasmes sous la pluie, enfin j'ai pas tout compris)(lecteurs fictifs, votre cercle s'élargit).
En fait, j'ai envie de vous parler de grands espaces, de nuages transfigurés qui gonflent au loin, d'aigle protecteur, de castors enragés, de grizzly fumant, de vestes à franges, de barbecue au bord du lac où on a pêché des poissons dans les glaces avec mes amis Nez Percé et Fausse Moustache, bref, en ce moment, je suis toute conquête de l'ouest et trappeurs canadiens.
Sans doute est-ce mon imagination qui a été vivement frappé par la Marne. La vie à la campagne et les lapins écrasés sur les départementales ont probablement réveillé en moi le souvenir d'une vie antérieure où je courais pieds nus toute la journée dans les plaines de l'Oregon.
Ou alors entre le nouveau monde de terence malick, la dernière piste de kelly reichardt et l'exposition my winnipeg à la maison rouge, je suis tout simplement impressionnée comme une enfant qui mange du chocolat pour la première fois. Le nouveau monde c'est juste la plus belle de toutes les histoires de Pocahontas et on se dit que tant qu'on caresse de l'herbe dans le soleil couchant alors la vie est belle (ça paraît niais mais en vrai, la joie c'est cool). La dernière piste c'est cool parce qu'ils ont les mains crades, qu'on apprend que les mocassins d'un indien, ça pue des pieds, qu'un indien ça kiffe sa race les nécessaires à couture et que la vie sans assurance chariot et rapatriement, ça complique pas mal les choses.
Enfin, my winnipeg est une exposition grandiose et pas seulement parce que c'est trop mignon comme titre, ni seulement parce qu'on y croise un transexuel indien dépressif en grandeur nature, c'est pour tout ça (j'ai pas pu choisir) et bien d'autre chose encore :





Quand on vous dit que l'art contemporain, c'est cool, c'est pas pour taper la pose, c'est parce que y'a que là qu'on voit winnie l'ourson se faire braquer et que les castors sont psychotiques, bref, l'art contemporain, c'est cool parce que c'est über drôle.

mardi 19 juillet 2011

Ava, Anita, Poca et moi !

Hier, je suis allée traîner mes guêtres sur Amazon (j'aime découvrir le monde après tout le monde)(un jour je vous parlerai d'un groupe que je viens de dénicher, les rolling stones, ça s'appelle)(A mon avis, ils vont pas mal marcher).
Et j'ai découvert un truc merveilleux qui s'appelle la wish list, alors il m'a semblé évident qu'il fallait immédiatement la remplir pour ensuite la transmettre à un maximum de gens (c'est vrai quoi, comment peuvent-ils savoir sinon que je veux des cadeaux, plein plein plein puissance pléthore ?).
Le problème, c'est que maintenant qu'elle est faite, il faut que chaque minute que dieu fait, je m'empêche d'aller m'offrir à moi même ma propre wish list... Ma générosité compulsive me perdra...
Enfin, je vais essayer de vous faire un Top Ten de mes films préférés (une fois qu'on est parti pour faire des listes culturelles, on a plus envie de s'arrêter)(c'est un peu comme quand on boit des bières) :
1- "Le bon, la brute et le truand". Sans hésitation. C'est anarchiste et orgasmique. C'est l'absolu de l'art et de la beauté. Mais plus encore, c'est drôle. Et Sergio est quelqu'un d'ultimement important (donc en sous-1, ajoutez les Il était une fois l'Ouest et la Révolution)(oh ouais ! Rien que pour la scène du début où les vieux bourges bavent leur cerise ! C'est tellement bon quand ils se font dégoupiller ensuite ! Anarchiste et orgasmique, je vous dis !)
2- "Vol au dessus d'un nid de coucou". Sans hésitation. C'est anarchiste et orgasmique. Etc... Et en plus, y'a une blonde qui s'appelle Candy.
3- Maintenant que j'ai prouvé que j'étais pas un pédé, je pose "West side story". Anita wants to live in AmeRIIIIIIIIca ! Franchement, regardez moi dans les yeux : "what else ?"
4- Bon et là ça se complique, pour mettre un ordre, alors, je vais tout lâcher en vrac, et plus j'y pense, plus il en manque, sans parler de ceux que j'ai pas encore vu (définition ultime du désir) :
Chungqing Express
l'Effrontée
Hair
The wrestler
La nuit de l'iguane (et tous les grands Ava Gardner, genre Mogambo, tout ça)(Ava est une mère supérieure)
Steack (et j'avoue, j'hésite à citer la Tour Montparnasse Infernale)(Oups ! Ah ben, c'est fait)
Dikkenek
La merditude des choses (le cinéma belge est une grande chose)
Le nouveau monde (Pocahontas, elle est über cool, avec Ava et Anita, ce sont mes mères supérieures)(on est membre d'un couvent où je suis la seule novice et toutes les autres sont des mères supérieures)(on fait des danses de sorcières en buvant de la Jupiler tous les soirs dans le cloître)(c'est moi qui fait le DJ) (on fait la danse de la pluie sur 99 Luft Balloons)
Paris texas
Dead Man
La chatte sur un toit brûlant (pour me jeter dans les bras de Paul Newman à la fin)
On est à plus de 10, là, non ? En fait, c'est littéralement impossible de faire la liste de ses 10 meilleurs films (c'est comme si j'avais 217 enfants et qu'on me demandait de les trier)(c'est cruel et méchant et pas du tout du tout orgasmique. Quelle idée franchement... Mieux vaut faire des wish list sur Amazon.
Y'aura pas d'image aujourd'hui. Vous n'avez pas été sages.

mercredi 22 juin 2011

Innocent when you dream

Hier c'était la fête de l'été et de la musique, c'est pourquoi j'ai passé la soirée en pyjama à regarder Brooklyn Boogie en buvant de la tisane Drainage et Elimination. Rock'n'roll is apart.

Il faut dire que le retour à la grand ville de Lyon après ces semaines terrées dans les vignes champenoises, où je consacrais mon temps à entretenir mon potager, aller couper du bois et nourrir les bêtes (et le dimanche, je bats le beurre), il faut donc dire que tout ce monde, ces magasins et ces choses à faire qui nécessitent un téléphone ou une voiture ou un code d'accès m'ont littéralement épuisée (l'âge, ma bonne dame, l'âge...).


En même temps, en ce moment, tout m'épuise, je dois avoir un cancer de la vitamine C ou un truc du genre. C'est ennuyeux car comme vous aurez pu le constater, chers lecteurs fictifs, je n'écris plus. Autant dire que le néant n'est pas loin de m'engloutir. Heureusement que Gossip Girl me maintient à flot en me montrant qu'une autre vie est possible (j'espère que ce passage illustrera la définition du mot pathétique dans la prochaine version du Petit Robert)(je suis rongée par une ambition dévorante).


Concernant mon gringue aux éditeurs, il tarde à se mettre en place. Le problème c'est que des gens importants pensent que j'ai mes chances. Ce qui est terriblement angoissant. Je ne drague correctement qu'à condition de n'avoir rien à perdre. Il faut absolument que je trouve un moyen d'en avoir rien à foutre de Gallimard. Après tout, ce type est mort. Et il avait probablement mauvaise haleine. C'est comme si, en le croisant à la terrasse d'un café, après qu'une copine m'ait demandé "t'as pas un peu maigri, toi ?", je décidais de draguer Sean Penn, maintenant qu'il est vieux, moche et qu'il sort avec Scarlett Johannsson (je sais pas comment ça s'écrit)(a-t-on idée aussi de s'appeler comme une ville d'afrique du sud ?)


Surtout, admettons que je sois publiée, ça me colle la pression pour en écrire un autre. Et la pression n'est bonne que dans une pinte (la bière et la tisane sont des boissons totalement complémentaires)(le champagne est un complément pas déplaisant)(le coca zéro, c'est juste parce que faire des rots, c'est rigolo).


Bref, je vais suivre les préceptes de ce bon vieux gros Bubu (un sumo qui s'est reconverti dans la méthode pilates et qui mangent des courgettes sauvages)(si j'ai bien compris le dernier Psychologie Magazine), je vais me concentrer sur l'instant présent. Ne penser à rien d'autre. Surtout pas à l'avenir (quant au passé, on savait déjà que c'était une mauvaise idée). Donc : il fait beau, je vais boire un café en gardant mes lunettes de soleil (tant pis pour la buée sur les verres) et après j'irai transpirer ma race sur un photocopieur, j'irai à la Poste et je me serai enfin débarrassée de cette corvée. Il ne me restera plus qu'à clore mes obligations lyonnaises et à réfléchir à ma prochaine coiffure.


Tomorrow is another day (il parait que le prochain James Bond va s'inspirer du blog cool)(il y sera question de pingouins, de vampires et d'un groupe de filles obèses qui jouent du mariachi).

PS : je file, j'ai pas le temps de creuser, j'ai un temps présent à vivre, moi. Merde.

mercredi 1 juin 2011

L'oeil furibard, les babines retroussées, elle brandissait sa Barbie toiletteuse

Et je rajouterai que j'ai rencontré Philippe Murray hier, et que j'avais envie de pousser des petits cris, de lever les bras et de pleurer (mais je pouvais pas, j'étais à la bibliothèque). Il est tout colère et flamboyance. Il énerve, il fait rire, il fait peur, il fait réfléchir, il fait penser, il dit jamais où il faut aller. Je l'aime d'amour. Et en sortant de la bibliothèque je suis allée dans un magasin de jouets où tout scintillait et clignotait de roses, de jaunes et de joies béates et forcées. A la caisse, se tenait le tenancier : un vieux au teint lie de vin qui sentait l'ennui et le mauvais alcool. C'était comme un signe.

Je n'en suis qu'à un tout petit vingtième de ses essais mais j'ai déjà noté ça et je n'ai plus qu'une hâte, le retrouver.


"Toutes les causes sont entendues, il n’existe plus d’alternatives présentables à la démocratie, au couple, aux droits de l’homme, à la famille, à la tendresse, à la communication, aux prélèvements obligatoires, à la patrie, à la solidarité, à la paix. Les dernières visions du monde ont été décrochées des murs. Le doute est devenu une maladie. Les incrédules préfèrent se taire. L’ironie se fait toute petite. La négativité se recroqueville. La mort elle-même n’en mène pas large, elle sait qu’elle n’en a plus pour longtemps sous l’impitoyable soleil de l’Espérance de Vie triomphante. » (ça, c'est l'idée générale)

« Où crépitent les plaisirs de l’enfer ? » (crépitent... Il fait comme moi, Philippe !!!)

«On ne sait plus qui joue quel rôle. Le public est là, il attend, il espère des coups, des cris, il voudrait des évènements. L’ennui guette, envahit tout, les dépressions se multiplient, la qualité du spectacle baisse, le taux de suicide grimpe en flèche, l’hygiène niaise dégouline partout, c’est l’Invasion des Mièvreries, c’est le grand Gala du Show du Cœur.
Bernard de Mandeville, qui s’attira pas mal d’ennuis pour avoir tenté de montrer que ce sont souvent les pires canailles qui contribuent au bien commun, constatait déjà, au XVIIIème siècle, dans sa Fable des abeilles : « Une des principales raisons qui font que si peu de gens se comprennent eux-mêmes, c’est que la plupart des écrivains passent leur temps à expliquer aux hommes ce qu’ils devraient être, et ne se donnent presque jamais le mal de leur dire ce qu’ils sont. » » (je vais vous proposer pas mal de méta-citations, il est cool pour ça aussi, Philou)

« On décrète des « journées sans tabac ». Pourquoi pas des années sans femmes ? Des femmes garanties sans cholestérol ? Des idéologies sans matières grasses ? » (Il me fait bidonner !)

Bernanos : « Une humanité docile, de plus en plus docile, à mesure que l’organisation économique, les concurrences et les guerres exigent une réglementation plus minutieuse » - « Ce que vos ancêtres appelaient des libertés, vous l’appelez déjà des désordres, des fantaisies »

« Le débat religieux, constatait Valéry, n’est plus entre religions, mais entre ceux qui croient que croire a une valeur quelconque, et les autres . »

« Les victimes sont jetables, à la façon de nos petits briquets. On leur fait faire le tour du pâté de médias et puis ça va. Kurdes, délinquants, Libanais, même combat : tous reines d’un jour. Trois petits tours et aux suivants ! »
« Ce sont les espèces de Saint Vincent de Paul du grand banditisme caritatif. »
« On a bien vu, en février dernier, dans le désert du Koweit, des soldats irakiens qui se rendaient, drapeau blanc dans une main, Coran dans l’autre. Un soldat occidental, il se serait rendu avec quoi ? En brandissant quoi de consensuel, donc de « religieux » ? Son numéro de Sécu ? Une cassette vidéo ? Son thème astral ? Un cheeseburger ? Tout ça ensemble ? » (Il me fait bidonner !)

« Le lynchage accompagne le Consensus comme l’hombre accompagne l’homme. »

« On doit faire semblant de ne pas mentir. Comme si on devait quoi que ce soit à la Société de Pacotille ! A ceux qu’on aime, peut-être, et encore : si on les aime, précisément, c’est parce qu’ils pensent qu’on ne leur doit rien. » (Hiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!)

« Il n’y a rien de plaisant, écrit Sade, comme la multiplicité des lois que l’homme fait tous les jours pour se rendre heureux, tandis qu’il n’est pas une seule de ces lois qui ne lui enlève, au contraire, une partie de son bonheur. » (Hiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!)
Bon, je conçois que sans image, on se bidonne moins, alors j'en rajouterai, mais plus tard, il faut d'abord que j'écrive à Maurice (parce que rien ne m'arrête) (à part la peur de pas y arriver) (ou la tentation de me refaire un café en regardant des mangas) (ou fixer une poutre en attendant l'heure du déjeuner pour étudier la notion d'hébétude).

Pourquoi pas ? Vive le pape ! (mais je veux bien être pendu si je lui lèche le cul) - H. Miller

Avoir du temps (mis à part que c’est la conséquence de ne pas avoir de travail) permet d’être saisi de multiples passions, aussi soudaines que fugaces, ouvertures crépitantes au monde (oui je me la pète)(mais clignoter, scintiller et crépiter sont des mots cools, qu’y puis-je). C’est Henry Miller qui me faisait cette réflexion hier, après quoi il a énuméré la liste de toutes ses nouvelles passions. En effet, Henry aussi a décidé d’arrêter de travailler pour écrire. Il m’a dit de ne pas complexer si je n’écrivais que deux ou trois heures par jour, Cendrars n’en faisait pas plus. Lire et s’intéresser au monde autour, it’s part of the job, babe ! (Henry a toujours été assez familier avec moi) (je pense qu’il m’aime bien)(il faut dire aussi que m’entends super bien avec sa gonzesse Anaïs)(on l’appelle 51, ça nous fait bidonner).

Du coup, j’ai décidé d’établir la liste de tout ce qui a provoqué chez moi un engouement tel que j’avais l’impression que ça allait radicalement changer ma vie :
- Tchernobyl (je voudrais aller y passer mes prochaines vacances)
- Mogadiscio (mais pas pour les prochaines vacances, j’attends que les déchets toxiques aient produit leurs effets)
- L’histoire noire-américaine, avec un gros faible pour des gonzesses comme Billie Holiday ou Angela Davis (c’est les seuls moments où j’ai envie de faire de la politique)(et de proclamer la fin de l’hégémonie blanche) (heureusement ils n’ont pas besoin de moi pour ça)
- La folie et le chamanisme (dès que ça donne l’occase de dire n’importe quoi, ça m’éclate, je palpite)
- La prison et la peine de mort (je sais pas encore lequel mais ça a un lien avec le point du dessus) (j’en déduit que je suis enfin bonne pour bouffer du Michel Foucault dans les mois à venir) (ce qui m’amène à penser que ne pas travailler, c’est du boulot)
- Les journaux (je veux celui de Kafka), les blogs (il faut que je me décide à déclarer ma flamme à mes blogueuses fétiches qui sont un peu mes mères supérieures), les critiques littéraires (les miennes essentiellement) (je vais révolutionner le genre, c’est décidé)
- Je note par contre que la prostitution et le trafic de fœtus me passionnent beaucoup moins qu’avant (mais je suis sûre que ça reviendra)
- Le piratage informatique et le power du réseau de l’internet, tout ça (mais j’adore trouver ça über important tout en persistant à ne rien en connaître) (j’ai la passion ignorante)(et le cœur grenadine)
- Les hélicoptères et les tanks, et plus généralement tous les véhicules rares en forme d’insectes (les fenwicks aussi par exemple, en plus rien que de nom, c’est trop mignon)(et en Champagne, j’ai découvert les enjambeurs)(ce qui m’a amené à imaginer un scénario pour un blockbuster hollywoodien)(ça serait un genre mi Transformers-mi Zombies qui font pas trop peurs non plus, c’est tout public, ça se passe dans une campagne profonde, parsemée de bouseux, présentés comme de bons sauvages qui n’ont pas été infestés par la civilisation, le progrès et l’intelligence)(il y aurait des enjambeurs fous qui se transformeraient en permanence pour détruire toutes les cultures de fruits et légumes du monde, un peu dans l’esprit de la panique du concombre)(à l’issue de quoi un héros sauverait le monde et une blonde, avec qui il s’en irait main dans la main sur un Massey Ferguson, buddy friend qui a choisi le camp du bien, sous le soleil couchant au milieu d’un champ de betteraves) (j’en ai parlé à mon agent de Los Angeles, John Sanders) (il a dit « OK, right » et il a raccroché)
- Les pirates et les manouches (ils n’ont rien)(ils passent leur temps à voyager) (avec plein de potes) (j’aimerai en rencontrer qui aillent à Tchernobyl, je partirai avec eux sans hésiter)

Bon, il y en aurait sûrement encore beaucoup mais je vais m’arrêter là, il faut que j’aille m’inscrire à la médiathèque de Reims (je compte emprunter du Philippe Murray et La douleur de Marguerite Duras et sans doute un petit Françoise Sagan) (j’aime bien lire des trucs furieux et tristes et légers) (ça me donne envie de boire de la bière en vociférant) (absolutely cool).

mercredi 25 mai 2011

Je peux sentir la pluie quand il ne pleut pas et je peux aussi me donner un orgasme mentalement, dixit Lady Gaga

Je m'excuse mais privé de connection internet pendant une bonne heure, j'ai rédigé ce post sous word)(donc c'est très long et sans image) (mais c'est tellement bon que ça vaut le coup de s'accrocher, lecteurs fictifs, je voudrai enfin te voir suer sang et eau sur mon oeuvre naissante, merci)
Cette nuit, les animaux étaient de retour. Telle une Lady Gaga d’eau douce, je portais une robe en harengs saurs. J’en étais sûre. Je ne vois pas pourquoi j’aurai succombé avec autant de passion aux charmes de Pamela Anderson, Paris Hilton et Britney Spears (qui reste ma favorite) et pas à ceux de madame Gaga. Il n’y avait aucune raison de lui résister à part la suspicion, la défiance et l’érosion de l’enthousiasme qui caractérise tout être vieillissant. J’ai réalisé que le secret pour passer avec brio la ménopause consiste à vénérer Lady Gaga et toutes lesautres blondes vulgaires que la presse people voudra bien m’offrir en pâture. La blonde vulgaire aux gros seins est l’image la plus absolue du dieu moderne. Et j’ai toujours été un peu mystique.

Quitte à révolutionner l’analyse psychanalytique, je me propose aussi dans ce blog de réinventer la critique littéraire. Mes enfants (c’est un blog paternaliste cool), nous allons bien nous bidonner. On avait déjà un peu commencé, mais ce n’était qu’un échauffement.
Nous commencerons par décortiquer les « Maîtres Anciens » de Thomas Bernhard. Il faut toujours entamer ses travaux de recherche par des germaniques, ça donne une caution de crédibilité, surtout s'ils sont autrichiens (des sujets tels que le désespoir, l'ennui, la neige et l'inceste amènent toujours son lot de crédibilité).

En outre, j’ai décidé de me lancer dans la traduction des chansons de Bruce Sprinsteen. J’hésitais avec celles de Frank Zappa mais je sens que le désespoir, l'enbompoint et la bêtise de l’américain moyen de la campagne me touche plus. J’aime bien l’ennui glauque, ça me détend, Zappa m’a l’air trop gai. Mais on en reparlera plus tard.
Comme je vous le disais à l’instant, on va faire de la critique littéraire et on va donc bien se bidonner (critiquer = se foutre de la gueule du monde = drôle).

Thomas Bernhard, je voudrai passer une soirée avec lui à insulter tous les grands génies de ce monde en buvant du schnaps. Ou juste le retrouver tous les après-midi à l’Ambassador en sirotant ses invectives comme du thé Earl Grey de qualité. Si rien de tout cela n’est possible, je veux bien lire son livre en cornant toutes les pages où je me bidonne.

Alors, autant vous prévenir, il me plaît, on en déduira donc que c’est un râleur, un grognon, un bougon. Un excessif. Un énervant. Il faut bien aller trop loin pour savoir où exactement il aurait fallu s’arrêter. Les pas-contents sont les éclaireurs de la pensée. Sans compter que quand on gueule, on fulmine, on ne mesure plus rien, autant dire qu'on n'a matériellement pas le temps de se prendre au sérieux quand on décide de tout casser. Détrôner les rois, c’est quand même l’activité la plus ludique qui soit, c’est drôle, on ne sait pas trop à quoi ça sert, parce qu’il y aura toujours un cul pour se poser à nouveau sur le siège clignotant, mais au moins, pendant un temps, on a brisé la routine, on a imaginé autre chose, on a eu le sentiment que tout était possible, on s’est dit qu’on y serait pour quelque chose cette fois, c’est à cet instant uniquement qu’on a un peu de pouvoir. C’est pour ça que je vénère les râleurs, ils me font rire, ils me libèrent de tout et dans le cas de ce livre, par exemple, du poids du génie des autres, de l’admiration tétanisante, de l’obligation de vénérer. Je me fous pas mal de savoir s’il abuse en démontant Bach, Beethoven, Rembrandt, Heidegger, etc. comme il le fait, mais il le fait en me faisant rire et son acharnement à les démonter est drôlement libérateur.

Exercice : prenez un type, une nana, absolument reconnus et vénérés, même par vous, un grand génie, un sauveur de l’humanité et démontez-le sans scrupule. Vous pouvez acheter un pack de bières et travailler en groupe (ou exercice inverse : portez aux nues dans gens vulgaires, idiots et néfastes, des blondes vives comme des poupées gonflables par exemple…)
(Vous voyez bien que finalement, je m’y mets à préparer mon concours de prof de français)

Illustrations et conseils, from Tom Bébert et moi-même :

1- En parlant d’un compositeur : « Et en vérité, Bruckner, lui aussi, n’est que sentimental et kitsch, rien qu’un stupide, monumental bouchon de cérumen orchestral. » (inventez des insultes)
2- En parlant de Heidegger (un philosophe allemand qui a été accusé de nazisme et qui s’est tapé Hannah Arendt – à quand la presse people des intellectuels ?) : « Je le vois toujours assis sur le banc devant sa maison de la Forêt Noire, à côté de sa femme qui, dans son enthousiasme pervers pour le tricot, lui tricote sans arrêt des mi-bas d’hiver avec la laine, tondue par elle-même, de leurs propres moutons heideggeriens. » (imaginez des situations ridicules, n’hésitez pas à massacrer son entourage et sa vie personnelle)

3- Une tactique fourbe et efficace, en parlant de soi : »Il y a eu aussi parmi mes ancêtres, un archevêque et l’auteur d’un double meurtre. » […] « les gens déterrent leurs ancêtres et fouillent et fouillent dans leur tas d’ancêtres, jusqu’au moment où ils ont tout retourné et sont alors tout à fait mécontents et, par suite, doublement heurtés et désespérés. » (Donnez une image médiocre voire minable de vous-mêmes, plongez vous dans la populace, soyez les gens, n’ayez pas une haute image de vous-mêmes, soyez un peu désespérés, ça rendra votre entreprise de démolition beaucoup plus crédible, genre : je suis pas brillant, comme tout le monde, pauvre nature humaine, mais bon, ce type que vous trouvez tous si génial, n’est il pas aussi ridicule que nous autres, sans doute plus puisqu’il prétend néanmoins être génial, n’est ce pas grotesque ?)(Soyez grotesque)

4- J’aime bien ça aussi (parce que en plus de la haine, j’apprécie beaucoup le désespoir) : « Mais même cet homme malheureux peut être heureux, a-t-il dit, sans cesse à nouveau, au sens le plus vrai de ce terme et de cette notion, pour passer le temps. » (C’est pas merveilleux cette idée d’être heureux de temps en temps, pour passer le temps ? Franchement ? Il le met en italique en plus, vu que Tom, c’est aussi un frimeur, ça va avec tout le reste)(ce qu’il y a de cool avec les écrivains, c’est que tu peux adorer leur livre sans avoir à supporter leur caractère de merde au quotidien) (bien que soûls, ils doivent être bien drôles…) (pour Noël, je veux un écrivain aigri que je m’amuserais à faire picoler, pour passer le temps…).
Il continue ensuite comme ça : « L’enfance est le trou noir où on a été précipité par ses parents et d’où l’on doit sortir sans aucune aide. Mais la plupart des gens n’arrivent pas à sortir de ce trou qu’est l’enfance, toute leur vie ils sont dans ce trou et n’en sortent pas et sont amers. C’est pourquoi la plupart des gens sont amers, qui ne sortent pas du trou de leur enfance. C’est qu’il faut un effort surhumain pour sortir du trou de l’enfance. » (C’est cool aussi de broyer tout ce que les gens trouvent jolis en général : l’enfance, l’amour, l’amitié, la nature, la paix, la gentillesse, le bonheur, tout ça…) (en somme, ceci est un cours sur un livre de Tom Bébert ou comment tout saboter : Tom le terroriste littéraire autrichien, le Ben Laden de la bienséance, l’oncle trop soûl au mariage de la cousine Isabelle)

5- Reprenons : « Lisez Kant attentivement et de plus en plus attentivement et, tout à coup, vous aurez le fou rire, a-t-il dit. […] Naturellement, il y a des phénomènes dans le monde, dans la nature, que nous ne pouvons pas ridiculiser, mais en art, tout peut être ridiculisé, tout homme peut être ridiculisé et transformé en caricature, si nous le voulons, si nous en avons besoin, a-t-il dit. Une œuvre d’art, peu importe laquelle, peut être ridiculisée, a-t-il dit, elle se présente à vous dans sa grandeur, et d’un moment à l’autre, vous la sentez ridicule, tout comme un être humain, qu’il vous faut rendre ridicule parce que vous ne pouvez pas faire autrement. […] Mais la plupart des gens sont incapables de caricaturer, ils considèrent tout jusqu’au bout avec leur terrible sérieux. » (Avec leur terrible sérieux…)

7- Bon, après je m’emballe, je l’écoute avec les yeux embués d’admiration, je ne parviens et je n’essaye même plus de le trouver ridicule, je le deviens donc mais tant pis parce, honnêtement, c’est-y pas beau, ça ??? : « Vous avez la force de transformer le monde en caricature, la plus grande force de l’esprit, a-t-il dit, qu’il faut pour cela, cette seule force de survie, a-t-il dit. Nous ne maîtrisons que ce que nous trouvons finalement ridicule, c’est seulement lorsque nous trouvons le monde et la vie qu’on y mène ridicules que nous avançons, il n’y a pas d’autre, pas de meilleure méthode, a-t-il dit. » (moi, j’vote pour Bébert)

8- Joignons le geste à la parole : « Même Bach, ce gros puant, à l’orgue de Saint Thomas, n’a été qu’un personnage ridicule et profondément pénible, tout de même cela ne se discute pas. » (Le « tout de même cela ne se discute pas » est à réutiliser absolument, je le garde pour la prochaine fois où j’aurai l’occasion de parler de Mère Térésa, ce vieux tas de linge sale, aussi palpitante qu’une gentille limace, tout de même cela ne se discute pas)

9- Il faut aussi, très furtivement dans le discours, lâcher une phrase profondément humaniste, pour montrer qu’au fond si on est si méchant, c’est juste parce qu’on a l’amour d’autrui pudique : « Autant nous devrions aimer chacun en particulier, me dis je, autant nous détestons la masse. »
10- Ensuite, il y a tout un passage où, après avoir critiqué les grands maîtres en peinture, musique, philosophie et littérature, il critique, suite oblige, les chiottes autrichiens et plus particulièrement ceux de Vienne. Et, y’a pas, Tom, il me fait encore bidonner : « L’art ne connaît pas la pitié, me dis-je chaque fois que je rentre dans les cabinets du Musikverein, et j’y entre, a dit Reger ».
11- Et enfin (j’ai pas encore fini le livre mais je voulais en parler quand même, rien à foutre), la private joke entre écrivains que nous sommes, Bébert et moi... Il me pousse du coude, me fait un clin d’œil et me murmure à l’oreille alors que nous sommes en pleine conférence de presse suite à notre double nomination pour le prochain Festival de Cannes (ouais, on écrit des livres tellement cools, Thomas Bernhard et moi, que les gens font la queue pour les lire, 10 euros la séance) : « Il y a des dizaines d’années que vous écrivez votre ouvrage et vous dites que vous n’écrivez votre ouvrage que pour vous-même mais c’est épouvantable, personne n’écrit un écrit pour soi même, c’est un mensonge si quelqu’un dit qu’il n’écrit ses écrits que pour lui-même, mais vous savez aussi bien que moi que personne n’est plus menteur que les gens qui écrivent, le monde, depuis qu’il existe, ne connaît pas plus menteur que celui qui écrit, pas de plus vaniteux et pas de plus menteur, a dit Reger. » Ce que Tom essaye de me dire, c’est qu’entre gros cons, on se comprend.
Merci Tom.






lundi 23 mai 2011

Dreams are my reality

C'est trop cool : en ce moment, je fais des rêves avec des tas d'animaux dedans. Et rappelez vous la règle numéro 2 du blog cool : quand y'a des animaux, c'est bien (la règle numéro un étant : la mort, c'est pas bien) (le blog cool est un blog engagé). Alors, j'énumère (j'aime les listes numérotées en ce moment)(c'est un signe que je suis en cours de structuration)(ce qui explique pourquoi du jour au lendemain je vis avec un homme dans une maison à la campagne... la Marne plus exactement)(l'exotisme n'est plus là où Pierre Loti allait le chercher)(de toute façon à Tanger y'a pas une pute qui m'a fait rentrer chez elle pour me refiler la chtouille)(alors qu'en Marne tous les espoirs sont permis)

(bref) :
1- Un homard géant terrifiant qui s'est finalement avéré être mort (je l'avais attiré malgré moi en cherchant à récupérer les pendentifs perdus en mer des prisonniers de Floride)(je les trouvais beaux, les pendentifs, ils ressemblent à des poissons d'avril multicolores) (mon inconscient, lui, par contre, n'a visiblement pas envisagé de se structurer)


2- Une marmotte qui piquait les livres de là où je travaillais (une bibliothèque pouvons-nous imaginer ?)(mais comme l'auteur de ce rêve est mon inconscient, il devait plutôt s'agir d'un bureau de poste ou d'un silo à grains). J'ai mis la nuit entière à récupérer tous les bouquins, la marmotte est devenue Fraggle Selekta, une bonne amie à moi qui vit dans une grotte (mon inconscient n'est peut-être pas structuré mais est au courant de tout ce qui arrive à mes amis via facebook, Connected Unconsciousness oblige). Je constate que je rêve beaucoup de livres en ce moment, je pense que mon inconscient cherche à se connecter avec Robert Laffont.



3- Un cheval qui chargeait un loup, tant et si bien qu'à la fin, ils se transforment en rhinocéros qui fonce sur moi alors que je n'avais pas fini mon chapitre (j'interdis à tous les psychanalystes fictifs de laisser des commentaires)(je veux pas savoir)(et pis y'a que moi qui peux comprendre mon inconscient, nous avons une relation très intime, lui et moi, et les animaux, c'est juste parce qu'il sait que ça me détend, Cool Unconsciousness oblige).

jeudi 12 mai 2011

Se faire...

En tête des charts :
1. Vomir
2. Des amis
3. De l'argent
4. Belle
5. Chier
...

mardi 10 mai 2011

Trust me, zouk is back. - But, who's Zouk ?

Chose promise, chose due : je n'ai rien fait. Ensuite, comme ce n'était pas suffisant, je suis partie en vacances. En moto. J'étais Dennis Hopper dans Easy Rider, avec plus de cheveux, et plus mal au cul (j'ai voyagé sur une planche à clous dotée de roulettes hyper rapides)(des skaters californiens ont pleuré de jalousie en me voyant passer).


Et puis, je ne sais pas comment c'est pour vous dans votre monde fictif de lecteurs fictifs de blog (j'imagine que vous vivez sous une cascade permanente de flux rss entourée de collines de bannières scintillantes et de... bon en somme, les télétubbies c'est vous, je vous ai reconnus, trêve de faux semblants), mais ici il fait beau, il fait chaud, et c'est pour ça que dans mon immeuble, ils ont décidé de couper l'eau (du coup, j'ose pas aller faire caca)(du coup, je me suis dit qu'il était temps que je refasse du blog).


En réalité, j'ai du boulot all over la charette. Et il faut notamment que je rédige une lettre pour draguer des éditeurs pour qu'ils se disent, cette fille-là, elle est terrible, tiens si on lisait son tapuscrit (c'est comme ça qu'on dit maintenant)(je vis dans un monde moderne, je ne pourrai donc jamais envoyé des manuscrit à des éditeurs comme Balzac, autant dire que tout m'est bien égal dorénavant)(de toute façon mon prochain tapuscrit sera une comédie musicale, j'ai décidé ça quand j'ai vu Amadeus : ça a l'air trop cool de dessiner des petites boules noires toute la journée, après on se transforme en poney qui caracole).


Comme nous pouvons le constater, j'ai des difficultés de concentration quand il s'agit d'expliquer pourquoi je suis aussi géniale et que par conséquent ce serait excessivement cool de me payer très cher pour que je puisse continuer à passer ma vie à raconter n'importe quoi (cette seule ambition parle en ma faveur, non ?).

Non.



Je ne sais pas... Comment parle-t-on à un éditeur fictif ? Je voudrais être Polnareff, lui au moins saurait trouver les mots...

"Bonjour Editeur,

Ci-joint un tapuscrit... Holidays ! C'est l'avion qui descend du ciel, la mer comme une préface avant le désert.
Tu y trouveras tous les mots sans voix qu'on se dit avec les doigts, de ces mots qu'on peut penser mais à pas dire en société. Aussi nu qu'un tambour, mon style correspond bien à mon état civil. Je veux dire que, moi c'est autre chose : ma rose n'est pas encore éclose et mon silence repose. Ma dernière phrase sera pour qu'on me plaigne.
Si j'en crois votre silence, vos yeux pleins d'ennuis, nul espoir n'est permis pourtant je veux jouer ma chance même si, même si, je devais y brûler ma vie. ça fera quatre lignes dans les journaux.
Je ne connais rien de toi, ni ton nom, ni l'âge que tu as et pourtant tu ne regretteras pas car je donne tout tout pour ma chérie, je suis sur un piédestal de cristal alors, j'ai envie de te dire, Editeur, laisse un peu de vague à ton âme, n'aie pas peur des flammes de l'enfer. Car je te donnerai tous les bateaux, tous les oiseaux (même ceux qui passent comme des menaces), tous les soleils, l'île au trésor et les fruits et les abeilles.

Goodbye marilou,
Annloutre.

PS : OK pour un rendez-vous"

Je vais la garder, cette lettre, je pense qu'elle me servira aussi pour mon discours de quand j'aurai le prix Nobel.

mardi 29 mars 2011

More than this there's nothing

Bon. Je l'avoue. Une fois n'est pas coutume (quoique). Je ne fous rien. PLUS RIEN DU TOUT. En tout cas, cette semaine, c'est comme ça. J'ai décidé. Avec la conscience tranquille en plus. Un véritable scandale. J'ai même eu la flemme de me faire un masque au concombre, de lire un roman, de prendre un bain moussant ou de décorer ma chambre, voire même d'éplucher des carottes, enfin bref, tout le genre de machins que font les filles quand elles ne font rien. Et ben non. Même pas. Je fais RIEN. Comme un garçon quand il fait rien (pire même car je ne joue pas à la play station)(j'y comprends rien, ça va trop vite et ça pique les yeux)(même si dans Mario Kart, j'aime bien m'arrêter pour admirer le paysage).


Et pourquoi donc ? interroge le regard brûlant d'une fièvre de savoir intarissable du lecteur fictif. Parce que, répond la blogueuse lascive et nonchalante. Parce que j'ai réalisé un rêve d'enfant, j'ai pété la gueule à un monstre, j'ai volé avec le zappatiste et je m'apprête à m'engouffrer dans un tunnel long de 7 mois où tout ne sera plus que livres et révision (et zappatisme et un peu de bière et d'orchestre symphonique de temps en temps)(vous pouvez d'ores et déjà m'appeler Marguerite Duras)(vous comprenez bien que pour me préparer à une telle zone de bonheur extrême, il convient que je ne fasse rien cette semaine).


Bien sûr si j'étais Paris Hilton je fêterai tout ce bloubiboulga d'euphorie rose bonbon à grands coups de champagne, de cocaïne, de boules à facettes, de rires sardoniques et de panthères en diamant. Mais (et je sens que cette déclaration va me faire perdre une bonne moitié de lecteurs fictifs)(mais mon art ne souffre d'aucune compromission, qu'on se le dise), je ne suis pas Paris Hilton (je m'empresse de taper cette phrase dans Google, sait-on jamais... ah bah uniquement des photos de Paris Hilton... Excessivement décevant...).



Bref, donc je fête ça à grands coups de couette et de tisane au thym. Na. Et dieu merci, il fait même pas beau, je ne suis même pas obligée de sortir prendre l'air. Et je vais arrêter ce post là, car je suis épuisée, et il faut encore que je regarde mon plafond, le pauvre, je l'ai tant dédaigné ces derniers mois...

jeudi 3 mars 2011

Moi être une Vahinée.

ça vous le fait pas des fois ? Vous savez, comme dans les films où ça fait peur, quand le méchant avec sa sale gueule immonde et ses poils sur les dents et son haleine fétide et ses cheveux gras vous cherche partout dans l'appartement ou dans la forêt, peu importe, et que vous vous planquez complètement terrorisé derrière un ficus, en priant Dieu auquel vous croyez soudain à mort pour que le méchant ne vous voie pas, vous êtes prêts à tout donner, à renoncer à tout, à vous baigner tous les matins dans une mare à cafards grouillants, à ne plus jamais répondre "dans ton cul" à la question "où es-tu", à vous inscrire à un cours de capoeira du 3ème âge, à vous couper les ongles de pied plus court, bref à tout, pourvu que ça s'arrête, pour ne plus entendre son souffle à travers le trou de la serrure et surtout pour que jamais, grand dieu, jamais, le regard malicieux et furibond de la bête immonde ne se pose soudain sur vous, ça y est, il vous a vu et maintenant c'est trop tard, il n'y a plus qu'à embarquer dans la moulinette, fermer les yeux, retenir son souffle et se laisser broyer.

J'aurai dû lui dire "dans ton cul".

dimanche 27 février 2011

Manifeste du bougonnisme

Je viens de finir l'œuvre magistrale. J'ai posé un point final sur mon manuscrit. Je l'ai fait. Je l'ai fini. And now, what ?


Maintenant, je bougonne. Je prétends que c'est parce que j'ai peur que ça soit le plus mauvais de tous les livres qui n'ont jamais été publiés. Mais en réalité, je crois que c'est parce que je me plais à bougonner quand j'ai rien de mieux à faire. Et qu'écrire un livre était somme toute une activité merveilleusement absorbante. J'aime être absorbée. Sans quoi je bougonne. Qu'on se le dise.


Bougonner, c'est cool aussi parce que c'est corrélé au fait de ne parler que de soi (essayez : si vous vous mettez à penser sincèrement aux autres, à les écouter et à vous préoccupez d'eux, vous ne pourrez instantanément plus bougonner). Si le bougonnage est excessivement désagréable pour l'entourage, on l'aura compris, il est une source d'inspiration inépuisable, et en outre, de mon point de vue, il est à la source de pas mal de génies (déjà cité dans le blog cool : Cioran, Holden Caufield from Salinger, Burroughs...)(que j'ai découvert récemment : BS Johnson, Harvey Pekar) (et que j'aime d'amour depuis toujours : Céline, Louis Ferdinand Céline, oui, lui, et puis d'abord je mettrai que lui dans cette rubrique parce que j'emmerde Frédéric) .

Bref, je suis ravie d'être bougon, car c'est la preuve que je suis géniale.


Alors, certes, sous pas mal d'aspects, être géniale, c'est pas mal. Le problème c'est que c'est vraiment pas cool pour tous les gens qui m'aiment, ce qui représente à peu près le PIB du Botswana (?). Absolument. Reprenons les exemples cités ci-dessus, ce sont quand même des types odieux, avec leur femme pour la plupart (y'en a même un qui a tiré sur la sienne en se prenant pour Guillaume Tell), qui ont une forte tendance à l'autodestruction voire au suicide, qui passent leur temps à trouver honteux que les autres ne les vénèrent pas à la hauteur de leur talent et qui pensent que leurs contemporains sont des sous-merdes gluantes. En résumé, ils regrettent le temps de la cavalerie. Autant dire que ces gens sont infects. Et là du coup, je suis un peu moins emballée à l'idée d'être géniale.

Or, c'est dommage parce qu'être géniale, ça serait cool, ça voudrait dire que quelques personnes (je n'aimerai pas faire l'unanimité)(les grands génies ne font jamais l'unanimité)(d'ailleurs, relisez ce post depuis le début en pensant à Carlos et à sa mère et vous aurez une preuve supplémentaire que le bougonnisme est une réalité) aiment vraiment mon livre et attendent avec impatience le suivant (et qu'en attendant ils m'invitent à boire du champagne)(sempiternellement). Mais est-ce que ça voudrait dire que je suis un monstre et que je mange les enfants tout crus en compagnie de mes amis nazis ? Ou que je me touche avec des lézards amputés ?

Non. Bien sûr. Car dieu merci, à l'inverse : ce n'est pas parce que je mange des lézards que je ponds des chefs d'œuvre (il faudra que je tape cette phrase dans Google pour voir ce que ça ramène...)(une autruche qui court et une affiche "la France pue")(ça se tient). En fait, que je bougonne ou non, ça ne changera rien à ce que j'écris, ni au fait que ça plaise ou non à mes lecteurs, si tant est que je parvienne à en avoir qui n'explose pas en vomis sardoniques avant la fin du premier chapitre (qui fait une demi-page).

Bref. Vous voyez où je veux en venir.

Non ?

(Putain. Mais si personne capte que dalle quand je cause la littérature, je vais faire comment, moi, pour réussir le concours infernal !)(dites-moi pas qu'il va falloir que je bosse et que j'apprenne par coeur les théories des autres !)(dites moi pas ça !) (c'est tellement si cool d'ergoter sur le bougonnisme...). Bon, ben, je vais laisser quelqu'un d'autre le dire de façon plus académique, tas d'idiots. (hihi ! Je bougonne encore !). Le type en question s'appelle Milan Kundera, autant dire que c'est pas un débutant :

"Le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman." (et voilà ce que je disais !)(quand on en reste au stade des 3 petits cochons, tout le monde comprend mieux...) "D'où il résulte que les biographes d'un romancier défont ce que le romancier a fait, refont ce qu'il a défait. Leur travail, purement négatif, ne peut éclairer ni la valeur, ni le sens d'un roman; il peut à peine identifier quelques briques. Au moment où Kafka attire plus d'attention que Joseph K., le processus de la mort posthume de Kafka est amorcé."

Et aujourd'hui, alors que tout n'est plus que Voici, Ooops et Closer, autant dire que la littérature prend cher à sa gueule : faut-il ignorer Voyage au bout de la Nuit sous prétexte que son auteur est un connard antisémite ?



L'écrivain, je vous le rappelle, a l'humilité d'annoncer qu'il raconte des histoires. Le lecteur le sait. On en connaît par contre pas mal qui en racontent sans le dire. C'est bien plutôt de ceux-là dont il faudrait se méfier... non ?

"La merde a de l'avenir. Vous verrez qu'un jour on en fera des discours." L.F. Céline

"Sachez avoir tort. Le monde est rempli de gens qui ont raison. C'est pour cela qu'il écœure" L.F. Céline

Putain de merde.

mercredi 9 février 2011

God guard me from those thoughts men think In the mind alone

Il paraît que le silence est d'or, par conséquent le blog cool est devenu un blog plein aux as ces derniers temps. Que voulez-vous ? J'écris un livre, je ne peux pas être au phare et au moulin car sinon tant va la cruche à l'eau qu'elle ne casse pas trois pattes à un canard. Mais en lisant la correspondance de Burroughs (les correspondances, c'est les blog de quand y'avait pas internet)(c'est des genres de post sur papier qu'on adressait à un seul lecteur à la fois), j'ai eu envie de sacrifier quelques heures de travail sur mon chef d'œuvre pour revenir vous divertir, pauvres lecteurs fictifs qui erraient dans votre vide existentiel si je ne suis pas là pour vous en extirper (j'aime bien être dieu).


Je vous balancerai des citations de ce bon vieux Will en fin de post pour ne pas déroger à l'exigence littéraire du blog cool, mais dans l'immédiat, il me semble primordial de vous raconter ma vie. Qui n'est pas loin d'approcher le néant de la vôtre. Nez-en-moins, on ne s'emmerde pas dans les trous noirs, y'a qu'à voir Ulysse 31.



Par exemple, je visite le ghetto avec Mousse et Tacos. On écoute du rap dans les arrêts de bus et on cherche des PSP 3 pas chère, on aimerait bien aussi t'emprunter ton scooter pour faire un tour et un jour, on fera du karting. Et du free fight. Je m'intègre bien excepté au test du tacos : ketchup-mayo-sauce gruyère, il pesait autant que mon dictionnaire. Bilan : je n'ai pas pu le finir et un troupeau d'alien a joué de la batucada dans mes tripes pendant 24 heures.



Sinon on se bidonne bien avec mes potes fous.



Les week-ent, je suis aller dans les Calanques, c'était merveilleux, il y avait des types en string fluo qui suçait des Mister Freeze, des chiens qui projetaient des gerbes scintillantes de gras de canard, un gitan qui pleurait à chaudes larmes depuis 36 ans, une amazone qui se faisait draguer par un marin d'eau douce, j'en ai vomis de bonheur (je vis ma vie avec mes tripes, moi, monsieur).


Et puis, la famille s'est agrandie à la maison. Il y avait déjà Barracuda, c'est mon petit dernier (il mesure 2 mètres, il pèse 150 kg, et quand il rentre dans une pièce, il mugit)(Coloc, si tu lis ce passage, tu me tapes pas, hein ?)(en réalité, c'est une petite abeille toute gracile qui bourdonne gaiement toute la journée)(aïe ! tape pas, je te dis ! c'est bon. Je vais les repasser, tes caleçons...). Et bien maintenant le Fion nous a rejoint vaillamment avec tous ses beaux meubles, ses belles plantes, sa chatte (qu'elle a appelé Simone)(c'est une petite chatte très vigoureuse). Nous avons passé notre premier week-end en famille, c'était très champêtre : nous avons reçu la visite du Zappatiste, nous avons fait des crêpes, nous avons joué aux cartes, nous sommes allés faire une promenade au bord du rhône, nous avons fait le marché et nous avons regardé des films en s'esclaffant. Tout n'était que joie, bonheur, poésie, fleurs, kitchen and passion (avec Jenny Le Gigot dans le rôle principal)(ainsi que des daims qui mangent de la barbapapa à longueur de journée).

(photo de famille)(Jenny est dans le sac à pyjama)

Je citerai Burroughs une autre fois, il est défoncé et il m'attend sous ma couette pour me parler de la culture des carottes au Texas (il projette de faire l'acquisition d'un furet pour lutter contre une invasion de tarentules) (il a été aussi question de homme-homard qui lèche des boîtes aux lettres) (mais je sens que vous commencez à me soupçonner de ne pas me contenter de soupes aux poireaux) (c'est faux).

(Come on, Willy !) (Let's fly over this crap !)