mercredi 12 janvier 2011

Don't let me be misunderstood

Bon, bon, oui, je sais, ces derniers post, j'ai passé mon temps à ergoter sur la vie et les livres, c'est vraiment trop bien, mais le racisme et l'injustice, c'est vraiment trop méchant. Cool-less attitude blog, sorry folks... Mais c'était juste pour fêter le 100ème post, le passage à l'an 2011, les fleurs, la poésie et le sourire d'un enfant !



A la demande générale (rangez les banderoles, les gars, et montez boire un coup)(je viens de mijoter ma première soupe provençale)(mettons du soleil dans nos assiettes et... ok, ok, j'arrête), je vais revenir à l'essence même du blog : raconter sa vie.


Le problème, c'est que ma vie est remplie de travail acharné à mon bureau pour tenter de pondre le futur Goncourt qui provoquera les délires d'une foule assoiffée de mes mots. Pas évident. Il m'arrive parfois de sortir de ma tanière pour refaire le plein de roquettes, de balsamique et de gingembre (cherchez pas, même dans Breaking Bads, ils ne connaissent pas la recette). Je sors aussi pour aller jouer au taré avec les fous (je ne peux pas vous en dire plus car ceci fera probablement l'objet de mon prochain livre)(celui qui remportera le prix Nobel)(étape préalable à mon intronisation en temps que maître de l'univers).


Mais vraiment, je vous jure, je n'ai jamais eu une vie aussi calme que présentement. Certes, j'ai dansé du raï avec Gérard Lenorman au Fennec samedi. J'ai bu un verre avec un congolais dans un bar camerounais hier afin qu'il m'explique comment obtenir la nationalité française en 2006 (il faut dire qu'on a fait la guerre)(prétendre que les enfants de ton frère sont les tiens)(commander un faux acte de naissance vers Château Rouge)(la suite logique, si j'ai bien compris, c'est d'épouser une française pour la ramener au pays)(et lui faire 42 enfants)(après je sais pas, je suis partie). Mais il faut bien reconnaître que ma vie sociale était bien plus palpitante dans la capitale.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'en suis partie.


ça me permet de pouvoir me plaindre maintenant.
J'ai enfin le temps de penser que j'ai 35 ans et que je vais bientôt mourir. Seule. Perdue au fin fond de mon palais de maître du monde.
Mais c'est un choix. C'est Julia Roberts qui l'a dit dans ce film où elle joue la divorcée qui en a plus rien à foutre de s'empiffrer de spaghetti, même si elle est obligée de passer de la taille 34 à la taille 36, et ben elle s'en fout, elle rachète des jeans et elle bouffe des asperges au petit déjeûner, assise par terre au milieu du salon en lisant le journal (un peu comme Carla Bruni sur sa pochette d'album où elle lit à genoux au milieu du salon, elle aussi)(ça doit être un truc de femme épanouie et indépendante)(celles qui lisent assise sur un canapé ou dans leur lit ne sont que de misérables mollusques sans l'ombre d'un avenir).
Oui. Car après de longues journées destinées à rédiger le manuel qui guidera les foules vers le bien-être intérieur éternel (c'est un roman qui vous aidera à prendre votre intestin grêle pour un spa de luxe), je n'aspire qu'à regarder des séries et des films qui font renaître en moi la Barbara Cartland que j'ai toujours été.


C'est à ce moment précis que je suis saisie d'effroi : sans me vanter, je viens de réaliser à quel point je suis alanguie.
Si je comptais toutes les heures que j'ai passées à écouter la radio (quand j'étais jeune), à regarder la télé, des films, des séries, à dormir, à boire des bières et fumer des clopes en ergotant avec les amis, à dormir et à... ne strictement rien faire (je suis championne de l'univers des yeux dans le vague), je ne pourrai que constater qu'il ne me reste qu'assez peu de temps pour tenter de provoquer l'admiration de quelqu'un d'autre que de mon pingouin en peluche (qui est néanmoins quelqu'un d'important)(il sait jouer We wish you a merry christmas, avec son aileron gauche). Vous comprendrez par conséquent que je ne peux tout de même pas, en plus, passer ma journée à vous distraire. Pourquoi ferais-je une chose pareille ???