mercredi 6 janvier 2010

waterbody

He brings my life back but

He’s here mon corps s’évapore

I feel sad empty sweet as a sea

With a crépuscule light on me

His lips on my heart

But no body for me

And Chopin in my eyes when his eyes on me

And his hands bossa nova my water body

So he brings my life back

Again on his man back

Par terre à genoux

My hands tendues jusqu’au bout

How such a storm could bring so much please

How the sea could be the same fury and peace

My sad empty sweet as a sea life without you or me

Just a kiss and shine at least

Ta main sur mon sein to light enfin

My hope and a smile sur his joue demain

Juste des pivoines dans mon jardin

And summer rain sur nos destins

My body dance to him no fight just beautiful light such a storm and how sweet is the sea and my tears how far are my fears and maybe tomorrow no bonheur no chagrin juste maybe tomorrow hope un pirate ou un marin une histoire sans fin se racontait tous les matins ou juste peut-être demain my waterbody qui flotte dans les hauteurs mon cœur s’écoule dans les profondeurs à l’heure des crépuscule qui éclosent tes douleurs in my body water qui vogue au pays des marins de demain et d’une histoire sans fin

Elle s’était perdue au pays échoué des pirates de demain

Parce qu’elle ne voulait plus tenir la main

Parce qu’elle a traversé sans regarder

Elle s’est envolée dans un ciel marin et elle ne voulait plus rentrer

Juste voguer dans le pays de demain celui des jours sans fin

Et s’étendre le long des nuits humides et blanches

Au royaume des tendres oublis aux odeurs d’infini

Le parfum d’une vie perdue dans les sous-sols d’une guerre dans un parking sous terre sous les fers des corps à travers les trous on voyait aussi de l’or qui s’en écoulait les jours d’été

Parfois une main jaillissait du fond de la terre et ravivait le souvenir des enfers la caresse des cutters quand aux travers des fers des corps le rubis s’écoulait une sève d’été

Au pays échoué des marins de demain on attend la marée qui va qui vient c’est une histoire sans fin l’ennui des nuits sans couleur des lumières sans chaleur il lui fallait à nouveau s’évader

La voilà revenue dans les contrées menaçantes, les jungles luxuriantes, les foules dansantes, où l’or et le rubis la transpercent où la mort vous berce où la vie se commerce

Et quand elle croise un marin qui revient de loin ils se racontent la mer et les bateaux qui attendent la marée pour partir demain vers le pays des histoires sans fin

lundi 4 janvier 2010

La Bellezza e la Richezza - PP Pasolini (tiré du film 'La Rabbia')

Du monde antique et du monde futur, il ne restait que la beauté.

Et toi, pauvre petite sœur cadette

Celle qui court derrière les plus grands frères

Qui rit et pleure avec eux,

Pour les imiter, toi, la plus jeune des petites sœurs,

Tu portais ta beauté avec humilité

Et ton âme de fille de gens modestes

N’a jamais su qu’elle l’avait,

Sinon, cette beauté n’aurait pas existé.

Le monde te l’a enseigné.

Ainsi ta beauté devient la sienne.

Du monde antique effrayant et du monde futur effrayant

Il ne restait que la beauté.

Et toi, tu l’as portée comme un sourire obéissant.

L’obéissance exige trop de larmes ravalées, la générosité envers les autres, trop de regards joyeux qui demandent leur pitié !

Ainsi, tu as emporté ta beauté. Tu disparais comme une poussière d’or.

Du monde antique stupide et du monde futur féroce, il restait une beauté qui n’avait pas honte d’évoquer ses petits seins de petite sœur, un petit ventre si facilement dénudé.

C’est pourquoi la beauté était là, la même beauté qu’ont les douces jeunes filles de ton monde, les filles de commerçants, lauréates des concours de Miami ou de Londres.

Tu disparais comme une colombe d’or.

Le monde te l’a enseignée, et ainsi, ta beauté ne fut plus beauté. Mais tu continuais à être une enfant, sotte comme l’Antiquité, cruelle comme le futur, et entre toi et ta beauté possédée par le pouvoir s’infiltra toute la stupidité et la cruauté du présent.

Tu la portais toujours comme un sourire entre les larmes, impudique par passivité, indécente par obéissance.

Tu disparais comme une blanche colombe d’or.

Ta beauté survivante du monde antique, réclamée par le monde futur, possédée par le monde présent, devient un mal mortel.

A présent, les frères aînés, enfin, se retournent. Ils arrêtent un moment leurs jeux maudits, sortent de leur inexorable distraction et se demandent : « Est-il possible que Marylin, la petite Marylin, nous ait indiqué le chemin ? »

A présent, tu ne comptes plus, pauvre petite. Avec ton sourire, tu es la première à avoir traversé les portes du monde abandonné à son destin de mort.

La classe possédante de la beauté. Renforcée par l’usage de la beauté, elle atteint les confins extrêmes de la beauté, là où la beauté est seulement beauté.

La classe possédante de la richesse. Elle mêle une telle assurance à la richesse, que pour elle, nature et richesse se confondent. Elle est si perdue dans le monde de la richesse, que pour elle, histoire et richesse se confondent. Elle est si adoucie par la richesse, qu’elle attribue à Dieu l’idée de la richesse.

La classe de la beauté et de la richesse, un monde qui vous laisse dehors.

C’est la classe des châles noirs de laine, des tabliers noirs bon marché, des fichus qui enveloppent les visages blancs des sœurs, de l’attente chrétienne, des silences fraternels dans la boue et des sombres jours de pleurs.

La classe qui donne la plus haute valeur à ses pauvres mille lires, là-dessus fonde une vie à peine capable d’illuminer la fatalité de la mort.

Rêves de mort.

Lentes fatalités qui s’accomplissent loin du monde.

Nous n’avons jamais existé.

La réalité est cette forme aux sommets des cieux