mercredi 26 juin 2013

Genital outlaws in a positive way (*)

(*) dans No Legs d’Adam Green

Je me sens très proche de l’éléphant indien dans un Barbare en Asie, d’Henri Michaux (ce sera la seule note culturelle de ce post)(Edgar Poe, ce sera pour une autre fois) : un rien m’affole. Même être en rut m’affole. Dès que j’ai envie, je panique, je me mets à courir dans tous les sens avec l’œil révulsé. C’est pas glorieux mais quand même j’aime bien. C’est vrai, j’aime bien quand le type fait le gorille, et que je me bidonne de peur en battant des mains. Si seulement je n’avais pas si peur à chaque fois que ça soit la dernière fois, ce serait tellement moins grave.
Je me demande toujours quelles sont les règles de ce jeu, quand on se tourne autour en se reniflant le cul. C’est un peu parano mais j’ai l’impression qu’il y en a, sauf que c’est chacun les siennes et personne ne doit JAMAIS demander à l’autre quelles sont ses règles. Sinon ça stop net le jeu. Du coup, t’abats tes cartes mais tu sais jamais à quoi on joue, tu sais pas quand la partie commence vraiment ni quand elle est finie, ni combien t’as fait de points :
-          As de pique !
-          Tu rejoues alors.
-          Ah ? je pioche.
-          Mmmm… Pourquoi pas… Mmmm… Et de 10.
-          Je casse à 7, en carreau et je ramasse !
-          Brelan !
-          Mais tu peux pas en fait. Pas quand c'est atout rouge. Bon, allez, je file.


Et il y a cette histoire de coucher ou pas le premier soir, je suis confuse. Je ne comprends pas pourquoi mais ça a l’air d’être un truc sûr et certain qu’il faut pas le faire (tout le monde a l’air d’accord là-dessus, tout le monde peut quand même pas se planter). Du coup, je me dis toujours que cette fois, promis, juré, je le ferai pas. Mais j’y arrive pas. J’oublie toujours pourquoi faut pas le faire. Paraît qu’il y a plein de types qui t’aiment plus après, si jamais tu dis oui tout de suite. C'est-à-dire qu’ils te proposent de jouer mais que si tu veux jouer, il faut dire que tu veux pas jouer et alors ils auront VRAIMENT envie de jouer, c’est ça ? Ou sinon, y'en a aussi qui disent que c'est pour entretenir la magie. Et là, je sais pas bien de quoi on parle parce que je trouve pas ça magique de faire comme si on pensait pas qu'à ça. C'est beaucoup plus magique de le faire. Moi, je cède parce que j’ai toujours peur qu’on oublie d’en reparler après. J’veux pas dire non. Pas tout de suite.

Façon, j'm'en fous, je fais du déni.

Je vais me faire peur autrement. Je vais louer une voiture et me lancer à toute blinde sur les routes du Grand Nord canadien. Je vais camper avec les baleines, toute seule dans la toundra. Faudra que je fasse gaffe aux Inuits imbibés de vapeur de colle (pas le premier soir, Dumbo, pas le premier soir...). Il paraît qu’ils conduisent comme des tarés là-bas, c’est vraiment cool : je vais pouvoir tracer avec l’autoradio à fond. Je vais me faire une playlist de grizzli (promis, je vais bientôt arrêter Jimmy Sommerville) et j’hurlerai sans lâcher le volant. Après quoi je m’endormirai dans les îles Mingan en écoutant le bruit que font les baleines qui pètent dans les vagues (tu vois ou pas ?)




There's no wrong way to fuck a girl with no legs, just tell her you love her when she's crawlin'away. There's no wrong way to fuck a bitch with no faith, now you'll never be sad again

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