jeudi 14 mai 2015

Bang bang, he shot me down.

"Depuis le sommet du Pan de Azucar jusqu'au Picacho, avec leurs plumes noires, avec leurs âmes limpides, les charognards survolent la vallée et ils sont, dans l'état actuel des choses, la meilleure preuve que j'aie de l'existence de Dieu."

Na. Prends toi ça dans la goule. Fernando Vallejo, dans la Vierge des Tueurs est amoureux d'un sicaire (un jeune tueur à gages des Communes de Medellin) et ça cogne, ça bute, ça râle et c'est bien fait pour leur gueule. Et quand on perd tout ce qu'on aime, y'a plus qu'à gueuler. Et quand on a rien à aimer, y'a plus qu'à tirer. On vous a jamais dit que ça serait joli.
Fernando est furieux. On l'aura compris. On n'est pas chez Frederico. Y'a que des balles qui volent. Et même les oiseaux s'en prennent. Pour le reste, on patauge dans la boue noire de la misère urbaine.
Mais Fernando a la grâce des charognards. Il a l'âme limpide de ceux qui savent aimer. Fernando écrit chaque mot avec le coeur gonflé de trop de beauté dont personne ne veut, ça le rend fou.
Du coup, je me suis contentée de les suivre dans les rues de Medellin, lui et son insolent tueur (des yeux à se damner)(qu'il ne vaut mieux pas croiser d'ailleurs), j'avais trop peur de m'en prendre une, ça n'aurait pas raté, faut pas les faire chier, les deux amoureux. Et même sans les faire chier, on sait pas, des fois, une balle est si vite tirée. Mais bien planquée sous ma couette, en sioux, avec le râle obsédant de Fernando qui me rongeait le crâne, j'ai fait un sacré voyage. Un genre de shoot même qu'on en redemande. C'est balaud, pour une fois que je vous parlais d'un bouquin de moins de 300 pages... Et ben, quand c'est beau, c'est trop court. Mais j'ai vérifié, Fernando avait de quoi gueuler, y'en a d'autres.

Vous savez quoi m'offrir maintenant. Et s'ils ne sont pas traduits, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Sinon, je tire.



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