mercredi 1 juin 2011

L'oeil furibard, les babines retroussées, elle brandissait sa Barbie toiletteuse

Et je rajouterai que j'ai rencontré Philippe Murray hier, et que j'avais envie de pousser des petits cris, de lever les bras et de pleurer (mais je pouvais pas, j'étais à la bibliothèque). Il est tout colère et flamboyance. Il énerve, il fait rire, il fait peur, il fait réfléchir, il fait penser, il dit jamais où il faut aller. Je l'aime d'amour. Et en sortant de la bibliothèque je suis allée dans un magasin de jouets où tout scintillait et clignotait de roses, de jaunes et de joies béates et forcées. A la caisse, se tenait le tenancier : un vieux au teint lie de vin qui sentait l'ennui et le mauvais alcool. C'était comme un signe.

Je n'en suis qu'à un tout petit vingtième de ses essais mais j'ai déjà noté ça et je n'ai plus qu'une hâte, le retrouver.


"Toutes les causes sont entendues, il n’existe plus d’alternatives présentables à la démocratie, au couple, aux droits de l’homme, à la famille, à la tendresse, à la communication, aux prélèvements obligatoires, à la patrie, à la solidarité, à la paix. Les dernières visions du monde ont été décrochées des murs. Le doute est devenu une maladie. Les incrédules préfèrent se taire. L’ironie se fait toute petite. La négativité se recroqueville. La mort elle-même n’en mène pas large, elle sait qu’elle n’en a plus pour longtemps sous l’impitoyable soleil de l’Espérance de Vie triomphante. » (ça, c'est l'idée générale)

« Où crépitent les plaisirs de l’enfer ? » (crépitent... Il fait comme moi, Philippe !!!)

«On ne sait plus qui joue quel rôle. Le public est là, il attend, il espère des coups, des cris, il voudrait des évènements. L’ennui guette, envahit tout, les dépressions se multiplient, la qualité du spectacle baisse, le taux de suicide grimpe en flèche, l’hygiène niaise dégouline partout, c’est l’Invasion des Mièvreries, c’est le grand Gala du Show du Cœur.
Bernard de Mandeville, qui s’attira pas mal d’ennuis pour avoir tenté de montrer que ce sont souvent les pires canailles qui contribuent au bien commun, constatait déjà, au XVIIIème siècle, dans sa Fable des abeilles : « Une des principales raisons qui font que si peu de gens se comprennent eux-mêmes, c’est que la plupart des écrivains passent leur temps à expliquer aux hommes ce qu’ils devraient être, et ne se donnent presque jamais le mal de leur dire ce qu’ils sont. » » (je vais vous proposer pas mal de méta-citations, il est cool pour ça aussi, Philou)

« On décrète des « journées sans tabac ». Pourquoi pas des années sans femmes ? Des femmes garanties sans cholestérol ? Des idéologies sans matières grasses ? » (Il me fait bidonner !)

Bernanos : « Une humanité docile, de plus en plus docile, à mesure que l’organisation économique, les concurrences et les guerres exigent une réglementation plus minutieuse » - « Ce que vos ancêtres appelaient des libertés, vous l’appelez déjà des désordres, des fantaisies »

« Le débat religieux, constatait Valéry, n’est plus entre religions, mais entre ceux qui croient que croire a une valeur quelconque, et les autres . »

« Les victimes sont jetables, à la façon de nos petits briquets. On leur fait faire le tour du pâté de médias et puis ça va. Kurdes, délinquants, Libanais, même combat : tous reines d’un jour. Trois petits tours et aux suivants ! »
« Ce sont les espèces de Saint Vincent de Paul du grand banditisme caritatif. »
« On a bien vu, en février dernier, dans le désert du Koweit, des soldats irakiens qui se rendaient, drapeau blanc dans une main, Coran dans l’autre. Un soldat occidental, il se serait rendu avec quoi ? En brandissant quoi de consensuel, donc de « religieux » ? Son numéro de Sécu ? Une cassette vidéo ? Son thème astral ? Un cheeseburger ? Tout ça ensemble ? » (Il me fait bidonner !)

« Le lynchage accompagne le Consensus comme l’hombre accompagne l’homme. »

« On doit faire semblant de ne pas mentir. Comme si on devait quoi que ce soit à la Société de Pacotille ! A ceux qu’on aime, peut-être, et encore : si on les aime, précisément, c’est parce qu’ils pensent qu’on ne leur doit rien. » (Hiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!)

« Il n’y a rien de plaisant, écrit Sade, comme la multiplicité des lois que l’homme fait tous les jours pour se rendre heureux, tandis qu’il n’est pas une seule de ces lois qui ne lui enlève, au contraire, une partie de son bonheur. » (Hiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!)
Bon, je conçois que sans image, on se bidonne moins, alors j'en rajouterai, mais plus tard, il faut d'abord que j'écrive à Maurice (parce que rien ne m'arrête) (à part la peur de pas y arriver) (ou la tentation de me refaire un café en regardant des mangas) (ou fixer une poutre en attendant l'heure du déjeuner pour étudier la notion d'hébétude).

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