vendredi 1 avril 2016

Quant à mon sort, s'il a été écrit, c'était sans doute par une flatulence divine.

Oui. Le blog s'oriente vers l'analisme littéraire. On ferait n'importe quoi pour se démarquer.

Aujourd'hui, le titre de ce post, cette merveilleuse sentence et toutes les autres qui suivront sont issues de ce que nous ne craignons pas d'appeler un chef d'oeuvre, une oeuvre monstre, une oeuvre monde, et tout le tralala : Vilnius Poker, une super-production écrite par Ricardas Gavelis (des bisous, mon génie foufou) et édité par Mr Toussaint Louverture, grand shaman littéraire qui nous ouvre les portes de bouquins qui émoustillent un maximum et pour longtemps (fripon).

Vilnius Poker, je ne vous cacherai rien, ça se passe à Vilnius, c'est probablement le seul élément qui ne vous défrisera pas dans le bouzin. Pour le reste, attendez-vous à être ambiancé puis laissez-vous gober, ça va zouker.

Alors, je vous disais, pesant mes mots : super-production, livre-monde, et tout le tralala. N'attendons pas une minute de plus, je vous le démontre.
Georges ! Lancez la bande annonce, je vous prie !

"VILNIUS POKER ! (avec la voix de Sly sur son lit de mort), avec :
De la métaphore botanique :
Nous sommes comme des carottes dans un sillon. Vous n'allez pas me faire croire que les carottes ont un passé ?

De la catastrophe naturelle apocalyptique :
Un unique grondement lointain me rappela que le tonnerre, lui aussi, est pétri de solitude.
Il n'y a que ceux qui ont perdu leur âme qui se laissent épouvanter par leurs démons intérieurs. Il n'y que ceux qui ont perdu leur repère qui prétendent que leurs entrailles sont magnifiques et pures. Tu ne deviendras véritablement un homme que lorsque tu auras réussi à faire se rejoindre les parois de ton enfer et de ton paradis.
Je ne pensais qu'une chose : il est si bon de ne rien comprendre...

Du thriller paranoïaque politique :
Comment expliquer que, partout et depuis toujours, un idiot commande un millier d'êtres doués de raison, et que ceux-ci lui obéissent ? (...) D'où vient ce désir inconcevable de certains individus de noyer dans la merde leurs voisins sous prétexte qu'ils y sont eux-mêmes enfoncés jusqu'au cou ? Comment une société qui n'aurait pas été kanuk'ée pourrait-elle admettre l'existence de la censure dont l'unique but est de nous cacher la vérité ?

Du transgenre féministe :
Curieusement, je n'étais pas attirée par les poupées, mais par les impasses, les ruines et les garçons...

Des super héros tiraillés entre le Bien et le Mal :
Personne ou presque n'arrive à la conclusion évidente que la confrontation entre la lumière et l'obscurité ne peut être gagnée que par la grisaille et le crépuscule. Tant que les éléments fondamentaux existent : le blanc et le noir, Dieu et Satan, rien n'est perdu. La fin advient lorsque tout se mélange, dans un brouillard doucereux, quand personne ne distingue plus rien.
Tu es abattu par l'injustice qui commande le monde ? Regarde bien ce qui est enfoui au plus profond de ton être... S'il y a quelqu'un que tu as le droit de haïr, c'est toi.
De l'injustice et de la souffrance :
(Les apparences sont également Leur invention. Ils tiennent absolument à ce que l'homme fasse semblant d'être quelqu'un d'autre, pour que celui qui n'est qu'un esclave affamé chante un hymne au bonheur et à la satiété. Il ne Leur suffit pas que l'homme se taise, résigné. Ils veulent qu'il chante un hymne à la joie. Le pire, c'est que l'esclave finit toujours par chanter.)

Du survival trash :
Tu devras affronter le Dragon à mains nues. Mais personne ne te promet une princesse ou la moitié du royaume en échange. Personne ne te promet quoi que ce soit.
"Comment fait-on sauter un tank ?" demandes-tu brusquement.
De l'art et des excès :
Année après année, ils avaient investi la musique, la peinture, la philosophie. Je lisais les ouvrages et je voyais la fougue, la fantaisie, la métaphysique disparaître progressivement de la littérature européenne - car un peuple kanuk'é n'exige rien de plus que des descriptions abrutissantes de la vie quotidienne. (...). Ce qui intéresse la foule, c'est le pain, alors la littérature doit représenter le pain. (...). Dès que Hegel, noyé dans l'alcool, a pondu sa dialectique en trois temps, l'Europe a rétrogradé de plusieurs millénaires (...).
"(...). Croyez-vous en Dieu ?
- Non.
- Moi non plus, je n'y crois pas. Et pourtant Son existence ne fait aucun doute, mais je ne vois pas l'utilité d'encombrer mon esprit avec cette idée. Vous fumez ?"

De l'amour pour toujours:
"On devrait se marier, ou quelque chose comme ça, me dit Lolita tout à trac. Nous aurions une vie simple. Le matin, nous chercherions des idées pour le repas. Le soir, après le dîner, nous regarderions la télé. Et tous les jours se ressembleraient jusqu'à ce que la mort nous sépare. Qu'est ce que tu en dis ?
- Je préfère mourir de suite. Je ne suis pas tenté par un suicide aussi lent.
- Il faut bien que l'on se tue d'une façon ou d'une autre. Quand on le fait lentement, cela paraît moins douloureux. Tu ne te rends même pas compte que tu es en train de disparaître."
(...)
"Et je te donnerai une myriade d'enfants. Un millier de petites fourmis qui se multiplieraient à leur tour. Les seuls à qui on puisse faire payer notre vie de misère, ce sont nos enfants - qu'ils fassent à leur tour l'expérience de toute cette folie."


Et un tsunami d'émotions :
A mon sens, c'est le seul sujet possible pour un véritable livre sur cette ville : ce que nous aurions pu devenir, si on ne nous avait pas obligé à être ce que nous sommes."

Voilà. Merci, Georges. Vous pouvez rallumer.

La vérité ? Je dors avec ce livre. Pas moyen de le reposer sur l'étagère. De toute façon, c'est le livre que même quand tu l'as fini, il est pas fini, il s'arrête jamais, il est dans ta tête. Ricardas m'a kanuk'é (comprenne qui lira)(mais pour une fois, je vous promets que ce n'est pas une métaphore anale)(quoique).

1 commentaire:

salaisons a dit…

C'est pas banal.