mardi 14 novembre 2017

Avec toute ma dédaigneuse affabilité et ma morgue égalitaire

Kikou les lecteurs fictifs, c'est le retour du blog, lolilol.

Non, en vrai, on ne fera pas peau neuve (passé 40 ans, ça serait de la chirurgie, on est trop radin pour ça au blog). On se contentera de raconter ses vacances en Grèce hors saison avec quelques vagues citations littéraires (ce qu'il y a de bien à l'approche de la ménopause, c'est que l'avis des lecteurs fictifs, on s'en tamponne le siphon, on sait que dans quelques années, on sera en face de l'infirmier en train de baver béatement notre compote tout en se chiant dessus sans que ça nous gêne le moins du monde et on a décidé d'en prendre notre parti).

Je vous raconterai pas Athènes, c'est comme sur les cartes postales sauf qu'on y comprend rien.
Juste pour vous faire rêver : la vue sur l'Acropole en grimpant sur les chiottes de ma chambre d'hôtel :



Après, j'ai pris le bateau.
J'espérais être à Hydra, je suis arrivée à Douvres (j'ai modéré ma déception en pensant à celle de tous ceux qui vivent l'inverse)(ensuite j'ai eu un peu honte d'avoir pensé ça)(ensuite j'ai mis mon casque pour pas entendre le concert de vomi qui envahissait tout le bateau).


Vu que le trajet m'avait ouvert l'appétit et qu'il pleuvait des cordes (regret 1 : j'aurai dû prendre mes bottes en caoutchouc rose)(regret 2 : j'aurai dû aller passer mes vacances à Dunkerque, ça m'aurait coûté moins cher), je suis allée manger de l'agneau au yaourt de concombres et des frites au thym. Le soleil (qui en novembre en Grèce prend la forme d'un nuage lumineux)(un peu comme à Dunkerque) réapparaissant, je m'empare de mon sac rempli de livres et de pyjamas (=lourd) et je pars à la recherche d'un donkey-man pour qu'il m'emmène dans mon airbnb selon les instructions de mon hôte qui de toute façon ne répondait pas au téléphone, persuadée que tout le monde savait où elle habitait dans sa "petite" île.
En réalité, n'est pas Lady Gaga qui veut, sans compter que les donkey man préfèrent porter des planches que mon sac (la menuiserie c'est plus porteur que la littérature, ahah)(ça fait 2 heures que je traîne mon sac dans des escaliers pavés en essayant mes clés sur toutes les portes, j'ai plus du tout envie de rigoler).
Finalement, ils ont attendu que je pleure pour me montrer où c'était. Je m'en fous, j'avais pas emporté ma dignité (je la trouve plus).
 (ça, c'est une des photos que j'ai prise pour retrouver mon chemin quand je suis partie faire des courses)

Après, c'était vraiment cool, c'est dommage que j'ai pas pensé à instagrammer ma soirée (salade de pâtes et Netflix)(à 19h).

Par contre, ce matin, j'ai pas hésité (je me suis réveillée fermement décidée à montrer au monde entier que ma vie était une friandise perpétuelle et pour ça, j'avais besoin que le reste du monde m'envie) :

 Bilan :
1/ J'ai du jus de grenade sur mon clavier d'ordi mais même pas on la voit sur l'image.
2/ Je maîtrise pas du tout (entre autre) la notion d'exposition photographique (je sais même pas si c'est comme ça qu'on dit)
3/ C'est dommage, il manque la bande son : des chiens, des moines, des coqs et toutes les heures, la cloche de la petite chapelle juste à gauche de la photo
4/ Je kiffe le vide abyssal des 15 jours qui s'étalent devant moi (et je tiens à ce que ça se sache sur tous les réseaux sociaux #Ilovetropmyparadoxe!).

Sans transition, la rubrique littéraire :

Pour Tonton Gro : "Kharlov semblait toujours s'entretenir par grand vent avec une personne placée de l'autre côté du ravin" Tourgueniev, Un Roi Lear des steppes

Pour ma pomme : "[...] envoyait indistinctement des sourires et des petits bonjours de la main aux enfants du portier et aux locataires bourgeois de l'immeuble qui passaient à ce moment-là et qu'elle confondait dans sa dédaigneuse affabilité et sa morgue égalitaire" Proust, Le Côté de Guermantes

Le conseil du jour : "le mystère est que fort peu d'entre nous méritent une auréole. Je soupçonne que dans la vie de certaines personnes connues, il y a soudain un moment où il faut faire un choix. Vais-je me marier ou brûler ? Voler ou donner aux autres ? Refermer la porte sur une vie que j'ai désirée pour en ouvrir une autre délibérément, sur les ennuis et la souffrance parce que... Le "parce que" est la véritable histoire; elle est rarement racontée." Gore Vidal, Un garçon près de la rivière (bisou l'Alambic !)



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